Bercé forêt d'exception : et de six !

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Fordaq JT
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Dix ans après le lancement du projet ONF des 18 forêts d'exception, la sixième labellisation a eu lieu dans la Sarthe, en présence non anodine du ministre de l'agriculture, effectivement dans ses terres. Malgré la qualité exceptionnelle des chênes sessiles de cette forêt, le projet de labellisation avait été mis en sommeil à cause de différends portant sur la desserte routière de la forêt de Bercé, mais réactivé récemment. Les 14 actions à engager en vue d'un renouvellement dans 5 ans ne portent guère sur l'activité sylvicole au sens propre. Il s'agit enter autres de resserer les liens entre sylviculteurs publics et privés. L'action 5 prévoit toutefois de contribuer à une meilleure cohésion avec les acteurs d ela filière bois, en créant notamment un laboratoire pour une gestion forestière intégrée. L'action 13 vise à promouvoir les produits made in Bercé, et plus précisément le chêne de Bercé, à destination de la tonnelerie et même de la viticulture locale. 

La Sarthe est un département dont la couverture forestière est en-dessous de la moyenne comme dans de nombreux départements du Grand Ouest et en comparaison, avec ses quatre grandes forêts domaniales, le département s'en sort bien. De là à en faire un ressort de développement, il y a encore un pas. La labellisation de l'une des forêts domaniales s'inscrit dans une démarche nationale de l'ONF qui met décidément pas mal de temps à se concrétiser. En fait, Bercé arrive septième, mais l'attribution officielle du label a précédé samedi celle de la montagne de Reims. Le ministre de l'agriculture tenait apparemment à boucler ce dossier avant de faire ses cartons, quand bien même Bercé n'est pas exactement dans sa circonscription. Atlanbois était représenté mais pas le Sarthois d'Amécourt, président de Fransylva, ni une entreprise locale clé comme Charpente Cénomane. Pourtant, l'ouest de la forêt de 

Bercé est marqué par les résineux. Sur 5400 hectares, 1800 hectares sont peuplés de pin Laricio, pin maritime et pin sylvestre. Il n'empêche que le caractère exceptionnel de cette forêt est lié à la qualité du chêne sessile de teinte claire à cause du sol sablo-limoneux. L'usage de la forêt était multiple mais Colbert est passé par là et lorsque les efforts de générations entières ont aboutis à ce que des chênes magnifiques et droit arrivent à maturité, à la fin du 19e siècle, les navires de guerre passaient déjà à l'acier et le gestionnaire. La conservation notamment des chênes de la futaie des clos au-delà de leur maturité offre un aspect unique en Europe mais n'a pas un grand sens sur le plan de la productivité sylvicole.

 D'ailleurs, le plus grand chêne, Hoppe, a été frappé par la foudre dès 1927. A présent, dans le cadre de la labellisation, difficile de toucher à ce patrimoine dont les branches menacent les promeneurs. Sur une autre parcelle, le vallon de l'Hermitière, où les chênes atteignent des records de hauteur, l'ONF s'est résolu à amorcer des opérations prudentes de renouvellement. 

Ces chênes sessiles font le bonheur de l'ONF dans une période de courts élevés pour le merrain et le plot. La labellisation va ajouter à la notoriété d'une origine d'ores et déjà prisée par les connaisseurs.

Mais pour le député sortant Stéphane Le Foll, plus au fait que jamais des tenants et aboutissants en matière de forêts, cette cérémonie doit s'entendre plutôt comme une étape voire un point de départ que comme un aboutissement. On peut

douter de la capacité de cette forêt à relancer l'activité économique de la région sous le seul angle du tourisme. Au sein d'une région des pays de la Loire qui dispose de l'atout d'une interprofession dynamique, la Sarthe a vocation de faire plus en matière de développement d'une économie sylvicole intégrée. 



 

 

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