Export de grumes : SFB demande une table ronde au ministère

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SFB
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Devant les conséquences économiques et sociales dramatiques de l’arrêt depuis le 01/07/16, des exportations de grumes non-écorcées vers la Chine à partir des ports français - en raison de l’impossibilité technique de remplir les exigences de phytosanitaires imposées par la DGAL dans ses instructions techniques du 31/03/2013 –, les principaux syndicats de la Filière Bois (EFF, FRANSYLVA, SFB, UCFF ) viennent d’alerter, dans un courrier commun (Voir P.J.), le Ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Forêts sur les effets pernicieux d’un dispositif qui remet en cause l’existence même de la Filière Bois et menace son équilibre déjà fragile. Pour David Caillouel, Président du Syndicat de la Filière Bois (SFB) : « Le dispositif Le Foll (Mesures phytosanitaires, contrat d’approvisionnement, labellisation UE…) - dont le véritable objectif est d’empêcher à l’avenir toute exportation de grumes - est en train de tuer tout un secteur professionnel, faute d’avoir été pensé et conçu avec les acteurs intervenant en amont de la Filière bois. L’absence d’acheteurs pour acquérir à l’avenir, faute de débouchés à l’export, les essences secondaires et les bois de qualité inférieure aura pour conséquence de remettre en cause l’équilibre même de nos forêts. » Malgré les nombreuses mises en garde adressées conjointement depuis fin février 2016 par nos différents syndicats à Stéphane Le Foll et à Elodie Lematte, Conseillère en charge de ce dossier au Ministère de l’Agriculture, les dommages collatéraux provoqués par des instructions phytosanitaires, irréalistes et irréalisables, de la DGAL dépassent, aujourd’hui, nos craintes et nos prévisions les plus pessimistes, à savoir :

- Une perte d'activité de 30 à 50% pour les exploitants forestiers exportant des grumes vers la Chine (pouvant aller jusqu'à 80 % dans l'Ouest et le Sud), entraînant immanquablement les premiers licenciements redoutés,

- Des pertes de revenus importantes pour les propriétaires de forêts privées et les coopératives forestières,

- Une forte diminution d'activité pour les ports français (dont certains comme Brest et Le Havre sont particulièrement fragilisés par ce manque à gagner),

- Des licenciements chez les transporteurs routiers et les entreprises de travaux forestiers et de traitement phytosanitaire,

- Un effondrement des prix du hêtre et des essences secondaires qui ne trouvent plus de preneurs en France,

Afin de sortir rapidement de l’impasse dans laquelle se trouve acculée, aujourd’hui, La Filière bois , à la suite de ces mesures irresponsables et partisanes, le SFB – avec le soutien des autres syndicats - demande à Mr Le Foll d’organiser sans tarder, comme il s’y est personnellement engagé auprès d’Antoine D’Amécourt, Président de Fransylva , une table ronde au Ministère de l’Agriculture réunissant les différents acteurs de la filière bois, des représentants des différents Ministères concernés (Travail, Développement Durable, Transport, Commerce Extérieur), des représentants des ports français et des parlementaires des groupes d'études Forêt et Filière bois pour remédier aux dysfonctionnements actuels de notre filière et redresser le tir, avant qu’il ne soit trop tard.

Comme le rappelle Charlie Mola, Vice-président de la SFB : « Il existe, aujourd’hui, tant au niveau phytosanitaire qu’en ce qui concerne la garantie d’approvisionnement de nos scieries des solutions techniques qui pourraient satisfaire tout le monde, tout en préservant le développement durable et l’écologie de nos forêts mais également l’activité de chaque secteur. D’un côté, le Ministre de l’Agriculture refuse de donner le temps nécessaire : - D’une part, aux experts de l’Anses – alors que les exigences phytosanitaires de la DGAL ne nous ont été communiquées que le 24/02/16 - pour valider le dossier d’AMM qui a été deposé le 8/05/16 en vue d’obtenir une extension à la brumisation en conteneur du Forester par pulvérisation - D’autre part, aux professionnels du thermique qui attendent toujours que le protocole de traitement à 71,1°sous écorce (comme l’exige les autorités chinoises) soit validé par la DGAL. De l’autre, il refuse de prendre en considération la mise en place de contrats de préférence proposés par le SFB afin de privilégier, à prix égal, les scieurs français pour les grumes destinées initialement à l’export. » Dans l’immédiat, le SFB et les différents syndicats de la Filière Bois renouvellent leur demande au Ministre de l’Agriculture d’accorder, le temps de finaliser des solutions phytosanitaires réalistes, une dérogation d’usage d’utilisation du Forester par pulvérisation, non plus en forêt (pour préserver l’environnement) mais en zones dédiées, respectueuses de la sécurité de tous, et équipées pour un tel traitement.

Pour David Caillouel – Président du SFB : « Le SFB, fort du soutien de nombreux parlementaires, inquiets pour l’avenir de nos forêts et de nos professions, en appelle au sens des responsabilités du Ministre de l’Agriculture et de ses conseillers pour que des solutions satisfaisantes pour tous soient mises en place d’urgence afin de préserver la Filière Bois à laquelle nous sommes tout particulièrement attaché et le travail de chacun. » Créé le 10 mars 2016, le Syndicat de la Filière Bois (SFB) regroupe dans un esprit constructif et fédérateur les différents maillons de la Filière Bois (Propriétaires, experts, gestionnaires, exploitants, ETF, exportateurs, transformateurs…) Son objectif est double : - S’opposer de manière positive aux récentes dispositions gouvernementales (Dispositions phytosanitaires, Labellisation UE, Contrat d’approvisionnement) qui remettent en cause l’exploitation forestière, la gestion des forêts, l’export de grumes…. - Développer une vision harmonieuse de la Filière Bois afin d’en préserver son équilibre, assurer une gestion durable de nos forêts et garantir à chaque métier les ressources correspondant à ses besoins. www.sfbois.com

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Yves Poss
Le Monde diplomatique vient de publier un article sur la filière forêt bois, illustré par un tableau qui montre que la France est le seul grand pays forestier de l'Union européenne à exporter des grumes. Nos voisins en importent plus qu'ils n'en exportent. Il serait opportun de savoir comment ils font, et si, en terme de valaur ajoutée et d'emplois, leurs pratiques ne sont pas plus favorables que les nôtres. ce serait en tout cas un sujet à aborder lors de la rencontre envisagée...
Benoît
Benoît
Monsieur Pianetti, vous me faire penser à ceux qui croit que pour résoudre leur problème, ils seraient mieux dernière des frontières plus hermétiques, complétées de règlements discriminants, afin de palier à moindre frais, la tête dans le sable, un manque de dynamisme et de lucidité pendant plusieurs décennies. A vous lire, vous réclamez tout bonnement des privilèges de nature protectionniste, aux frais des propriétaires forestiers. C’est votre droit mais il est mal fondé. La forêt française et sa ressource ne vous appartiennent pas. Les propriétaires ne sont pas vos captifs. Ils ont je l’espère encore pour longtemps, la liberté de choisir leurs clients. Vous faite donc une singulière erreur que de croire que pour arranger les affaires de vos professions, vous pourriez, grâce à des mesures liberticides, disposer des bois français sans en payer le libre prix du marché. Votre position est d’autant plus contestable que vous ne faîte pas assez pour vous adapter, pour moderniser vos outils industriels, pour répondre pleinement et complètement au formidable développement de nos territoires forestiers. En clair, je comprends surtout que vous n’avez pas les moyens ni la compétitivité pour fabriquer en France. A votre décharge, vous payez avec nous tous, les conséquences du prix maintenant beaucoup trop fort du modèle social français. Je vous l’accorde, il est difficile de se maintenir dans la compétition d’un marché ouvert, avec autant de boulets aux pieds. Non Monsieur Pianetta, les opérateurs étrangers ne sont pas la cause de vos malheurs. Les propriétaires forestiers encore moins.
Gérard PIANETTI
Vous parlez d'emplois perdus , mais avez-vous compté ceux , bien plus importants ,que vous avez fait perdre dans les scieries Françaises depuis des années ? Vous demandez à Mr LE FOLL d'organiser une table ronde réunissant les différents acteur de la filière bois , mais où est l'invitation des acteurs de la 1ère et de la 2ème transformation ? Vous parler de privilégier le vente aux scieurs français des GRUMES destinées à l'exportation à prix égal .De la grume au produit fini il y a beaucoup de main-d'oeuvre et à chaque transformation la chine est gagnante donc elle peut acheter plus cher . Faisons comme dans beaucoup de pays , imposons un minimum d'usinage en France et après parlons de prix égal . Les premières instructions techniques de la DGAL datent de mars 2013 et au lieu de tout faire pour contrer des décisions qui visent à sauver ceux qui ont financé la forêt depuis 1945 par le fond forestier , vous auriez mieux fait de vous y adapter . Vous ne représentez pas la FILIERE bois mais seulement une toute petite partie en amont qui fait office de miroir à alouette auprès des propriétaires .