Une scierie de chêne va fermer

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Fordaq JT
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La scierie SETB Bellet à Val d'Ornain (55) est l'une des premières victimes caractérisée de la pénurie actuelle de grumes de chêne en France. Reste à déterminer dans quelle mesure il s'agit d'un cas-type. 

Sous plan de continuation, la scierie fondée en 1984, qui emploie une dizaine de salariés et qui s'est spécialisée dans la planche avivée de chêne, travaillait comme prestataire de service. Cependant, son donneur d'ordre n'était plus en mesure de fournir la scierie en grumes. Après trois semaines sans matière première, la scierie a décidé de fermer au 31 mars. La proposition du prestataire de reprendre les livraisons et le travail de prestation dans quelques mois n'était pas viable pour l'entreprise et les demandes effectuées auprès de confrères pour réaliser des transformations en prestation de service n'ont pas abouti, notamment à cause des disponibilités de matière première dont les confrères ont fait état. 

Selon Mme Bellet, resposable de la scierie, la fermeture devrait entraîner une liquidation. 

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Pierre  Chavet
Pourquoi ne pas scier les gros résineux ? Douglas en particulier à destination par exemple de l'Allemagne ?
David  Chavot
Et n'oublions pas la seconde transformation française qui sera inévitablement touchées à court terme si rien n'est fait pour endiguer la fuite massive de notre essence reine. N'oublions pas non plus les connexes qui partent inévitablement avec les grumes et dont nous aurions pu faire des panneaux, de la pâte à papier ou de l'énergie. Il n'est pas possible de laisser s'effondrer une filière pour le seul intérêt économique personnel de quelques traders qui ont fait depuis quelques années leur spécialité de l'export de grumes. Nous défendons nos entreprises, l'emploi en France, les territoires ruraux, la richesse produites dans le pays. Pas eux. Ils défendent seulement leur intérêt individuel. 1 emploi chez eux = 10 emplois chez nous, des taxes payées aux communes, aux intercommunalités, des charges salariales, des impôts sur les résultats, de la TVA etc... Notre cause est juste; pas la leur. Mais dans quel pays vivons-nous pour que ce simple discours soit si difficile à faire émerger? La liberté (commerciale par exemple) n'a de valeur que si elle profite au plus grand nombre et ne sert pas des intérêts individuels. Nous sommes le dernier pays à ne pas réguler sa matière première chêne: l'Etat DOIT prendre ses responsabilités et avoir le courage de ses ambitions économiques.
David  Chavot
Scénario d'une catastrophe annoncée! Voilà 3 ans que nous alertons tous nos partenaires de la filière, les pouvoirs publiques, politiques, les ministères sur la situation paradoxale et absurde que connaît le chêne actuellement: A l'heure où la demande pour le chêne est au plus haut, ce qui constitue une opportunité sans précédent pour notre essence au cours des 10 à 15 dernières années , et donc à un moment où les entreprises qui le transforment devraient (tout comme l'amont forestier) tirer profit de ce contexte, elles se trouvent au contraire en difficulté par manque de bois et comme nous le redoutions les premières défaillances se font sentir. Quel paradoxe que nous n'ayons jamais payé le chêne aussi cher (ce que nous ne contestons pas et qui est tout à fait positif pour cette essence séculaire qui méritait cette revalorisation de son cours) et que pourtant les scieries ne trouvent pas le volume dont elles ont besoin. Quelle responsabilité pour tous ceux qui n'ont pas voulu entendre les alertes que nous lancions! Quelle irresponsabilité d'avoir nier durant toutes ces années le vrai niveau de la ressource, le dérapage des volumes exportés. Quelle mauvaise foi que d'avoir chercher sans relâche tous les prétextes possibles pour justifier l'inaction: Soit disant la seule matière première exportée serait celle dont les scieurs ne voulaient pas, l'exportation des grumes serait une juste conséquence du manque de productivité de nos scieries, les sciages vendus à l'export ne seraient que des grumes déguisés... autant d'arguments montrant la méconnaissance du métier de scieur! Alors de grâce, il n'est pas trop tard si nous réagissons très vite: mettons en commun toutes les énergies et profitons de ce contexte de crise pour engager sur cette essence une vraie stratégie de filière! Le chêne est l'une des richesse de la France; ne le laissons pas s'échapper sans transformation. Le marché asiatique est une opportunité pour nous tous; servons lui des produits transformés!