Jean-Louis Missika : plaidoyer pour la construction bois

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Fordaq JT
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Le 28 mai au Pavillon de l’Arsenal à Paris, l’Adjoint à la maire de Paris s’est exprimé de façon appuyée pour le recours à la construction bois dans la capitale. Il ne manque plus que la filière construction bois pour clamer : « Nous sommes prêts, Monsieur l’Adjoint à la maire ! »

Le Printemps du bois, nouvelle initiative lancée par Paul Jarquin (REI) pour structurer la filière, s’est terminé en beauté. Même s’il estime que son point de vue n’est pas nouveau, Jean-Louis Missika dans son discours d'ouverture met les points sur les i. Selon lui, le concours Réinventer Paris a lancé une tendance, révélant une forte présence du bois dans les projets lauréats, qu’il s’agisse de Réalimenter Masséna, du Stream Building de la Porte de Clichy (réversibilité), des options allégées pour une ville multistrate par Jacques Ferrier, et des ouvrages adaptés à des sites comme la Petite ceinture. L’Adjoint attire l’attention sur quelques réalisations bois récentes comme l’immeuble Opalia (Art&Build) ou le  gymnase Suchet (Koz).

Jean-Louis Missika déclare : « Je suis convaincu que devons passer à la grande échelle. La construction bois doit passer de l’exception à une situation de standard, y compris dans les grandes métropoles et pour la grande hauteur ». L’opposition entre un Paris minéral traditionnel et un Paris exogène en bois n’a pas lieu d’être : « Le respect du patrimoine parisien se fera par la construction écologique. Il faut changer les modes de construire, tester et redécouvrir le bois. L’urgence écologique est un impératif catégorique, on ne peut pas combattre le diesel et le plastique d’un côté, et ne construire qu’en béton. Le ciment représente à lui seul 5% des émissions de CO2 dans le monde ».  Jean-Louis Missika fixe trois principes forts pour Paris. Le premier vise la conservation du patrimoine, le second le réemploi, le troisième le recours aux matériaux bio-sourcés pour la construction nouvelle. Et il cite des modèles, par exemple, pour la conservation et le réemploi, le site Renault dans le 3e, où les garages seront finalement conservés. Ou deux crèches dans le 13e et le 20e à Paris, la première ayant recyclé 1000 tonnes de déchets, la seconde réemployé 17 tonnes de bois. Quant à la caserne de Reuilly, il a été procédé à un inventaire des matériaux pour les intégrer dans le nouveau projet. En ce qui concerne la priorité au biosourcé pour le neuf, Jean-Louis Missika cite les projets de Perreira, de LAN, de Moro Musyoki, de Le Bihan. Toutes les ZAC sont concernées par ce choix du bois. Aux Grands Voisins ou rue de Bercy, c’est déjà la règle. Cette exigence s’étend au Village Olympique où la France devra montrer ce dont elle est capable. Mais il ne s’agit pas de réserver cette démarche aux ZAC : elle doit concerner également le PLU. Et pour cela, la France doit disposer d’une filière bois structurée : « Aucune raison que le bois vienne d’Autriche ou du Nord de l’Europe », estime l’Adjoint. Il faut assurer une transition du secteur, qui demande des investissements, une vision partagée. Et l’Adjoint de conclure : « La ville de Paris est pleinement à vos côtés, le bois est l’une des solutions dans le cadre des engagements de la COP 21, et aussi du Plan Climat que Paris a récemment voté ». Cependant, il ne faut pas y lire une vision de la ville durable parisienne qui ouvre grand ses portes à la construction bois-paille, par exemple. L’acception de la notion de construction bio-sourcée est beaucoup plus large, incluant notamment les éco-matériaux et même la brique.

 

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