Le CLT aux USA

Source:
Fordaq/Fordaq JT
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En France, Lignatec nous a donné goût au CLT qui s'est imposé malgré les équipements taille à commande numérique et plateaux multifonctions des constructeurs. Face à la résistance, les industriels ont tardé à agir, estimant qu'une unité de production aurait à elle seule la capacité de tout le marché français, on peut appeler cela de la sagesse ou un défaut d'anticipation. Et voici maintenant que la France, terre de feuillus, se fait damer le pion par les USA, ce pays dominé pourtant par Weyerhaeuser et LP, deux géants qui n'ont pourtant pas misé sur le CLT. On pourra arguer du fait que le tulipier de Virginie ce n'est pas de chez nous. Et évoquer les ambitions et déboires de Lineazen, grand communicant liquidé. Ce ne sera que pour mieux nous renvoyer dans la figure : pourquoi sommes-nous tellement en retard, en France, dans le développement de produits d'ingénierie du bois ? 

On a pourtant l'un des instituts technologiques dédiés les plus puissants du monde. et surtout, en l'occurrence, beaucoup de feuillus dont on ne sait que faire, et plein de gens qui s'arrachent les cheveux à le voir exporté en grumes. Le tulipier, à en croire AHEC, l'organisme d'exportation du feuillu américain, pousse plutôt vite, et le CLT permet d'exploiter les qualités secondaires, un peu comme on essaie de le faire avec beaucoup de difficultés institutionnelles pour le sapin pectiné en France. Résultat, AHEC a signé à Londres l'étonnante oeuvre The Smile, et maintenant AHEC fournit un centre de soins en Angleterre, Maggie's Oldham, de nouveau avec l'Allemand Züblin à la maneouvre. 

Pendant ce temps, un cinquième producteur de CLT va s'installer aux USA, dans l'Etat de Washington, à Spokane Valley, soit un peu au nez et à la barbe de Weyerhaeuser. Le nouveau site ne produira sans doute pas du CLT en tulipier, vu l'implantation géographique. mais du CLT et du BLC de résineux entrant dans la fabrication de ses solutions modulaires pour le résidentiel et le non résidentiel. On n'arrive pas à savoir le nom du fournisseur des presses et la capacité de production de CLT, pour l'instant. Mais ce qui est intéressant, c'est l'approche de Katerra qui va de la seconde transformation jusqu'au bâtiment clef en main, avec la volonté de développer cette approche partout aux USA. Ils sont aidé par l'université, portés par la décision récente de Portland d'autoriser des tours en bois, et la ressource est abondante. Depuis 2013 il existe un manuel aux USA sur le CLT. Il semble que les panneaux soient utilisés de préférence en plancher comme alternative au béton. 

Jusqu'à présent, Katerra fabriquait des composants de construction en Arizona, donc des murs, des modules, des portes. Le manufacturier vient s'installer au coeur de la ressource résineuse et franchit le pas d'installation qui devraient employer dès le départ 150 personnes, à la fois pour le CLT et le BLC. 

Une autre ligne de production de CLT doit voir le jour également en 2018 à Colville (Washington), chez le scieur Vaagen Timbers LLC. 

Bref, il y a deux spécificités américaines du CLT qui pointent : le CLT feuillu d'une part, et le CLT de manufacturier (pas de scieur) d'autre part. 

 

 

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