CIB/Timbershow : le triomphe tranquille

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Fordaq JT
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La 15e édition du Carrefour International du Bois avait tout pour conforter les choix stratégiques longue durée des organisateurs, et l'adhésion de la filière. Principal salon français de la filière bois avec 570 exposants, le CIB s'affirme aussi comme le principal salon européen de la première transformation, au travers de la présence d'une centaine de scieries, auxquels s'ajoutent les raboteurs et autres fabricants de lames de bardage en bois. C'est aussi un grand salon international du panneau. Autour de ce noyau dur bien sûr centré a priori sur l'offre française ou au moins à destinateur de la distribution hexagonale, plusieurs axes historiques se sont creusés. Celui des solutions constructives en bois, longtemps servis par l'expertise d'Atlanbois en matière de construction, et par le riche programme de conférences, dans le hall 4. L'offre intérieure à base de bois, qu'il s'agisse des parquets ou des revêtements décoratifs. Les lames de terrasse et le bois composite. Enfin, les stands communs géographiques, tantôt relatifs aux régions françaises, tantôt aux nations et régions européennes. Les segmentations thématiques n'ont plus trop lieu d'être dans ce cadre où les habitudes et la surface contingentée des stands garantit un minimum d'accessibilité. Les cinq halls sont presque saturés, la restauration se reporte de plus en plus vers l'extérieur magnifique des bords de l'Erdre. Le grand nouveau Hall XXL reste intouché et difficilement intégrable. Pas de quoi déstabiliser des organisateurs libres. L'intégration de fabricants de machines à bois est exclue, ne serait-ce que par respect de certains exposants historiques. Le séchage est tout de même présent, de même que les logiciels métier et les assemblages ou les accessoires de pose. 

Le cru 2018 restera dans les annales, presque tous les voyants sont au vert. La conjoncture internationale encore vierge de mesures protectionnistes, la reprise de l'Europe du Sud et l'intérêt de l'Afrique du Nord et du Proche-Orient, zone historique de chalandise du CIB. Une bonne tenue de tous les marchés du bois, des stands soignés, des produits décoratifs, la bonne humeur, de l'affluence. Quelques tendances émergent : le bois thermotraité est très présent, et accessoirement l'Accoya. L'aspect brûlé est tendance, mais la couleur pointe également son nez. Les revêtements structurés sont fréquents, notamment ces panneaux à base d'éclats de bois qui gomment les joints. D'ailleurs, tout est fait pour le gommer, ce joint. L'impression numérique conserve sa place, notamment sur des surfaces de bois irrégulières. 

On ne sait pas où donner de la tête avec tant d'exposants et un programme si foruni, comme toujours. Et les belles choses vues ne peuvent faire oublier tout ce que l'on ne voit pas et qui fait l'essentiel du salon, les relations commerciales qui se déroulent à la fois entre exposants et visiteurs, ainsi qu'entre les exposants. Il paraît qu'il s'agit plutôt de faire de l'entretien de clientèle que de passer des commandes, un salon de la convivialité en somme. Pas sûr que les nombreux exposants étrangers le voient tout à fait ainsi, ni les visiteurs étrangers venus parfois de loin. Mais au moins, ils profitent également de la dimension de carrefour international, la fonction hub. Et toutes ces informations qui s'échangent sur les stands et dans les couloirs, lors des soirées nantaises, sont d'une valeur inestimable, mais elles sont difficiles à appréhender. Au moins, personne ne peut vraiment se targuer de les capter, il y a trop de marchés et trop d'acteurs. Toutefois, cette année, on peut supposer que chacun est rentré chez lui avec ce sentiment que le bois s'est montré sous son meilleur jour. Le CIB a sublimé le bois.    

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